Phèdre au Théâtre des Célestins de Lyon
Le véritable drame n'est pas forcément celui de Racine...
Si la qualité du texte de Racine n’est plus à prouver, il n’en est pas de même avec les acteurs et la mise en scène. Là est parfois le véritable drame…
« Je ne voulais pas mettre le style de l’écriture en avant. Seul le rythme des douze pieds m’importait ;[…] » Avouons que ce rythme fut pourtant mis à mal par les comédiens, et tout particulièrement par Cécile Garcia Fogel (Phèdre elle-même), choquant parfois l’oreille sur certains vers tant attendus, comme le célèbre : « Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire ». Paradoxalement, la passion dont elle faisait preuve lors de certaines scènes et l’accélération de rythme, avant de marquer un arrêt ou un ralentissement, sont toutefois à relever, nous emportant dans le tourbillon de son discours. Quel dommage, vraiment, que ces petites fausses notes dans les rimes attendues : sans cela, le timbre chaud de la voix de l’actrice n’aurait sans aucun doute bien plus marqué les esprits et aurait été un véritable atout pour cette Phèdre.