Depuis le temps que ce nom ne cessait de bourdonner à mon oreille : "Anna Netrebko", la seule et unique, une voix divine, une technique parfaite, une comédienne hors pair... Bref, un des plus grands noms de la scène lyrique actuelle, toute nation confondue.

Le report de son concert, qui devait avoir lieu normalement en mai, fut finalement pour moi une aubaine que je n'hésitai pas à saisir au vol!

Je l'avais bien sûr déjà entendue sur différents supports (DVD, CD, internet), mais il ne m'avait encore jamais été donné l'occasion de la voir sur scène. Je n'avais pas été particulièrement charmée par ce que j'avais vu jusqu'alors, si ce n'est sa Traviata au festival de Salzbourg avec Villazon, et je venais donc relativement peu convaincue, mais excitée à l'idée de voir un tel monstre sacré en chair et en os.

Impossible à présent de ne pas reconnaître ce timbre de voix si particulier, chaud, un timbre de velours envoûtant, mais qui ne me correspond pas... Ce n'est ici qu'un goût personnel : je préfère les voix plus tranchées et percutantes, plus aigües surtout. Un moment d'émotion indéniable reste le rappel ("Rusalka" de Dvorak), où la langue slave reste définitivement la sienne.

Mon enthousiasme est donc plus mitigé que celui de ma voisine de galerie, mais je suis véritablement ravie d'avoir vu ("de mes yeux vu") l'une des plus grandes sopranos dramatiques d'aujourd'hui ; je ne m'y connais pas assez pour juger de cela, mais ne tendrait-elle pas petit à petit quelque peu vers le mezzo?