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Salle Pleyel le samedi 29 novembre

Je crois que je sais pourquoi le Salle Pleyel ferme : son public est ostensiblement mourant ! C’est là la seule explication à peu près rationnelle aux quintes de toux sans fin extrêmement irritantes, et pas seulement pour les gorges ! Même dans un hôpital en plein hiver, on ne tousse pas autant… Certains diront : « ah oui, c’est terrible : à la fin de chaque mouvement, on a ce refrain incessant ». Mais si seulement ce n’étais « que » à la fin de chaque mouvement ! Même avec 35 chansons, généralement très courtes, des personnes trouvaient le moyen de tousser pendant la musique ! Non, vraiment : le public dont l’âge tourne généralement autour de celui de la salle elle-même, est certainement en train de s’éteindre, diluant ses poumons petit à petit…

Et que dire de cet homme deux rangs plus loin qui se dandine comme un autiste ou Gilbet Montagnier jouant sur ses djembés, heureux de connaître les paroles et de chanter la chanson qu’il adore en même temps que l’artiste sur scène ? Décidément, les publics parisiens et moi…

 

Ceci étant dit, attardons-nous (et je ne parle plus du public) sur la soirée en elle-même… « La Belle Excentrique », où Patricia Petibon s’entoure d’une bande d’amis pour composer une joyeuse troupe de 8 artistes au talent grandiose et nous laissant entrer dans leur atmosphère bonne enfant où s’allient à merveille technique et amusement. Nous sommes bercés, emportés, puis nous rions avant de repartir dans un paysage plus grave et revenir à la lumière du rire. Fernandel renaît au côté de Gabriel Fauré, et rien n’est plus naturel. Nous voyageons de Paris à Granada en passant par des prés et le Jardin des Plantes où nous croisons le fameux Eléphant… Une telle soirée est « irrésumable » : la Belle Excentrique s’entoure des Gars qui vont à la fête pour un voyage à Paris. A L’éveil, elle se remémore Hier dans une douce Rêverie et rencontre le Pêcheur de Lune, plongé dans un profond Spleen. Elle emprunte ensuite les Chemins de l’amour, mais l’homme qu’elle y croise la supplie : « Ne parlez pas d’amour ».  Les  Berceaux  auxquels elles songent restent

donc désespérément vides, et elle se décide à partir Sur un vaisseau. Tout change alors, tout s’illumine, tout reprend vie : un marin lui offre une Statue de bronze nommée « Daphénéo » et lui chante l’Air du poète. Notre Belle Excentrique, enfin libre, se lâche dans un cancan endiablé, avant de retomber dans les bras de son marin qui lui murmure un tendre « Je te veux »…. La croisière prend fin, ils s’installent, et c’est le quotidien, avec Les Courses et les sorties incessantes. Allons-y Chochotte, ne traînons pas, nous sommes attendus !

Le rythme est trop intense, et malgré les répétitifs « On s’aimera », on se rend à l’évidence : on ne s’aime plus… Terrible Désespoir agréable qui lui fait se souvenir de ce que disait son Pholoé A Chloris : « Dans la vie, tout est en Equilibre, et il faut le maintenir pour ne pas chuter »… Une parenthèse de folie s’ouvre alors pour ne pas sombrer et d’étranges visions la gagnent : Fido, ce fameux chiens bizarre, l’Elephant du Jardin des Plantes, sans parler du Vieux chameau du Zoo… Elle ne veut pas finir comme lui, seule et vieille…

Elle décide alors de s’éloigner, de partir, de fuir toute cette vie devenue trop grande pour elle. A travers champs, elle observe les Colchiques dans les prés, laisse aller son esprit Somewhere over the rainbow, croise Le Piccadilly avant de tomber dans un charmant petit village entre le sud de la France et le Nord de l’Espagne. Elle aperçoit un homme un peu bourru qui interpelle pourtant son regard. « C’est un dur », lui dit-on, mais il l’invite à un Tango… avant un Tango corse au fin fond de Granada !

 

Voilà l’étrange histoire de cette Belle Excentrique… enfin, l’histoire que je me suis faite !

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