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Concert des lauréats HSBC du Festival d'Aix-en-Provence le mardi 2 décembre à la Cité de la Musique :

Une soirée qui se déguste!

Mardi dernier avait lieu le concert des lauréats HSBC du Festival d’Aix-en-Provence à la salle Cité de la Musique, avec au menu des mets hors du commun : Les Siècles, François-Xavier Roth, Andreea Soare et Sabine Devieilhe. Face à la promesse d’un tel banquet, je ne pouvais que me précipiter et m’attabler en attendant d’être servie… eh bien mesdames, messieurs : le service fut quatre étoiles (les quatre citées justement plus haut !)

S’il est aisé de penser que la Symphonie n°7 de Beethoven est un « choix facile » surtout en cette période de l’année, il faut bien admettre que François-Xavier Roth et son ensemble des Siècles réussissent le tour de force de nous faire véritablement redécouvrir cette œuvre, sans aucun ennui (décidément, le tempo un peu relevé, il n’y a que ça de vrai !), avec une interprétation qui donne une véritable leçon de jeu et qui va – n’ayons pas peur du mot – jusqu’à l’incarnation. Qu’il est bon et beau de voir un orchestre qui ne s’évertue pas seulement à reproduire des notes ! Certes, les premiers coups d’archet côté violons (ou peut-être violon…) font craindre le pire, mais l’ordre est rétabli au troisième coup. Le festin peut alors commencer face à des hôtes extraordinaires, impliqués jusqu’au fond d’eux-mêmes, et plus particulièrement encore cette formidable violoncelliste blonde. Je n’avais jamais vu une telle musicienne, entièrement dans la musique sans se couper des autres, vivant l’instant de l’intérieur sans trop en faire… je crois que je n’ai jamais pris autant de plaisir à voir jouer quelqu’un. 

A cette première partie Beethovenienne en suit une seconde Mozartienne, laissant place cette fois aux deux formidables voix que le public était venu voir : Sabine Devieilhe et Andreea Soare. J’avoue que je ne connaissais absolument pas cette dernière, ce fut donc une belle découverte, souffrant malheureusement de la comparaison avec le joyau vocale et interprétatif de la première.

 

La soprano colorature ouvre cette partie avec l’air «Vorrei spiegarvi o Dio» qu’elle avait d’ailleurs interprété aux dernières Victoires de la Musique. Comme vous l’imaginez, ce fut un moment délicieux, très fin, et l’on remarque que sa voix suit un léger souffle d’air et ne s’éparpille pas dans la salle. Sa consœur, en revanche, produit une voix forte qui remplit l’espace sans monter comme celle de Sabine Devieilhe. Autrement dit, la première obéit à un mouvement vertical et la seconde à un mouvement plus horizontal. Ajoutez à cela la profondeur de l’interprétation, et nous avons un spectacle en trois dimensions !

L’interprétation est cependant ce qui manque encore à Andreea Soare, bien qu’elle soit davantage présente à partir de son deuxième air : le chant est juste et beau, mais il manque la vie du texte, qu’on a parfois d’ailleurs un peu de mal à comprendre… Je joue les fines bouches, certes, car la soirée fut excellente et bien trop courte à mon goût, mais « toutes les bonnes choses ont une fin » !

 

Notons au passage le rappel que nous ont offert l’ensemble et les deux cantatrices en duo, très beau moment, cela va sans dire ! Bien que la gourmandise soit un vilain défaut, nous en aurions bien repris encore un peu… Ce vœu est en quelque sorte exhaussé puisque ce concert sera  « resservi » le 29 décembre à 14h. Préparez donc vos pavillons auriculaires à ce charmant festin, et bon appétit !

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