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Mémoire Fauve, Philippe WILL,

Alma éditions

 

Résumé :

 

Un club de sport avec sa faune de prédateurs et de sbires. Une mission à accomplir et une histoire d'amour qui tourne au chaos cérébral. Anne reprend conscience sur le lit d'un hôpital psychiatrique, privée de mémoire, réduite à sa fine silhouette. Sur injonction de sa voix intérieure, elle devient la dame noire d'un jeu d'échec imaginaire et se met en quête d'une mystérieuse dame blanche. Dans le même temps, elle reprend possession d'un passé qui fut peut-être celui d'une star télévisuelle. Est-elle manipulée par son thérapeute, ou le manipule-t-elle, comme elle manipule les hôtes pathétiques et burlesques du « Pavillon des Dingues », afin de mener à bien une tâche qu'elle se serait assignée dans sa vie antérieure ? Peut-on considérer le cerveau humain comme un système informatique dont on pourrait à loisir updater le système d'exploitation ? Le thème de ce roman est celui de la seconde chance...

 

Mon avis :

 

Premier point: la couverture... on en parle, ou bien...? J'avoue qu'elle fut un sacré frein à ma lecture! Mais "il ne faut pas juger un livre à sa couverture", donc jetons-nous-y! (oui : je suis lYonnaise!)

Une première partie qui ressemble beaucoup à un exercice d'écriture, plutôt bien réussi d'ailleurs, où l'on se perd dans une logique qui n'est pas la nôtre (quoique, peut-être que certains lecteurs ont la même, mais c'est alors assez inquiétant). Nous nous retrouvons dans la tête de l'héroïne, avec son système de pensées et ses références avec lesquelles notre réflexion a, disons-le, du mal à s'accorder. Il faut accepter de lâcher prise et de ne pas chercher à comprendre selon nos propres critères et notre réalité.

Suit alors une seconde partie, "Période blanche", dans laquelle nous retrouvons notre rationalité et où "tout s'explique". N'arrêtez donc pas votre lecture aux premières pages, persévérez malgré l'éventuelle "inconfortabilité" de la première partie.

L'histoire en elle-même est relativement peu intéressante ; elle n'est d'ailleurs pas spécialement traitée, et le personnage principal reste finalement très nébuleux. La plume de Philippe Will et les réflexions qu'il amène sont ici le véritable intérêt du livre. On le referme sans vraiment pouvoir raconter ce qu'on a lu : la trame narrative paraît trop simple par rapport à la somme de ce qui nous a été rapporté. Un roman assez inclassable, surprenant, nous offrant un angle de vue original et déconcertant, sans jamais sombrer dans l'excès... une belle manière de nous amener à réfléchir et une critique intelligente de certains travers de la société contemporaine!

En bref, un livre qui mérite qu'on lui laisse sa chance et qui nous offre une explication terriblement plausible sur l'irrationalité qui nous environne : si le monde nous semble fou, peut-être est-ce tout simplement parce que seule notre folie le gouverne, et que nous ne sommes tous que des fous parmi les fous!

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