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Ephémè(reà)ride(s)

          Ô Capitaine, mon Capitaine,

 

Ce matin, en arrivant au travail, je fus accueillie par une triste nouvelle : on m’apprit que le Rire venait de perdre l’un de ses meilleurs représentants, que l’Art venait d’être amputé, que la vie se teintait désormais d’une amertume supplémentaire, que l’on venait d’arracher au monde l’un de ses meilleurs remèdes, que si la Légèreté perdait un allié, le Sérieux ne perdait pas moins… On m’apprit que tu étais mort, ô Capitaine, cher Capitaine. Et j’appris que je n’étais pas prête pour cela. Je ne suis pas prête pour cet hommage que la planète entière commence déjà à te rendre, je ne suis pas prête à faire le bilan sur tout ce que tu as apporté.

          « Ô Capitaine ! mon Capitaine ! lève-toi et entends les cloches » : elles sonnent et résonnent de ton nom aujourd’hui, en triste écho à nos voix mêlées et unies dans la tristesse de t’avoir perdu. Tu n’étais pas immortel, Capitaine, mais je crois que nous avions fini par le croire. Idiots que nous étions, tu n’as pas cessé de nous le rappeler, par humour ou non : la mort est toujours là, sans repos et sans égal.

          Ô Capitaine, notre Capitaine,

Te voilà parti seul dans un océan inconnu sur lequel nous finirons tous par naviguer, nous laissant, nous, ton équipage silencieux et ombrageux, peut-être trop absent, seuls sur des rives hostiles, ensemble dans la douleur de ton départ. Quelles amarres as-tu hissé ? Quel vent te guide à présent ? Nous n’avons pas vu la tempête qui t’a emmené, mon Capitaine, et nous pleurons aujourd’hui notre aveuglement.

          Ô Capitaine ! mon Capitaine !

Fallait-il donc que tu meurs pour que ton tricorne te revienne enfin ?...

Pleurons, mes amis, pleurons : le monde à la dérive vient de perdre son capitaine qu’il ignorait déjà naufragé dans des Ténèbres où nul n’a pu le sauver…

 

          Et sache, ô Capitaine notre père, notre frère, notre oncle, notre ami, que c’est les deux pieds bien ancrés sur un bureau et les yeux levés vers les étoiles que, pour la dernière fois, je te regarde t’éloigner…

Hommage à Robin Williams

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